Lors du recensement des oiseaux aquatiques d’Amérique centrale (ROAAC) de 2019, coordonné pour une troisième année par le bureau exécutif du Réseau de réserves pour les oiseaux de rivage de l’hémisphère occidental (RRORHO), le nombre de sites couverts et le nombre d’oiseaux aquatiques dénombrés étaient plus élevés que ceux de toute autre année depuis le premier recensement en 2011, et, surtout, le nombre d’oiseaux de rivage néarctiques observés était plus élevé que jamais! Du 15 janvier au 15 février 2019, 142 bénévoles provenant de toute l’Amérique centrale et du sud du Mexique ont visité un total impressionnant de 230 sites et ont compté, en tout, 355 260 oiseaux aquatiques. Près de la moitié de ces oiseaux, soit 175 760 individus, étaient des oiseaux de rivage néarctiques.

Parmi ce nombre record d’oiseaux de rivage néarctiques, on comptait un total de 28 espèces, dont trois sont considérées à la fois comme migratrices néarctiques et résidentes en Amérique centrale (Huîtrier d’Amérique [Haematopus palliatus], Échasse d’Amérique [Himantopus mexicanus] et Pluvier de Wilson [Charadrius wilsonia]). Certains individus se sont démarqués, notamment quatre Huîtriers d’Amérique bagués et un Pluvier de Wilson bagué. Deux de ces huîtriers ont été observés au Salvador; l’un a été bagué en 2010 en Caroline du Sud, et l’autre, en 2018 en Géorgie. Il est intéressant de noter que l’oiseau provenant de la Caroline du Sud a aussi été observé au Salvador en 2017. Les deux autres huîtriers ont été observés au Honduras; l’un a été bagué en 2017 en Caroline du Nord, et l’autre, en 2015 en Floride. Pour ce qui est du Pluvier de Wilson observé au Salvador, on ignore où il a été bagué, mais il pourrait provenir de la côte américaine du golfe du Mexique. Parmi toutes les espèces d’oiseaux de rivage néarctiques recensées, les plus communes étaient le Bécasseau d’Alaska (Calidris mauri), le Bécasseau semipalmé (C. pusilla), le Bécasseau minuscule (C. minutilla) et le Pluvier de Wilson. Ensemble, elles représentaient 140 994 oiseaux, ce qui correspond à 80 % du nombre total de tous les oiseaux de rivage néarctiques dénombrés dans le cadre du ROAAC de cette année!

Le nombre important de Pluviers de Wilson a permis de révéler dix sites qui pourraient être qualifiés de sites du RRORHO, dont huit serait d’importance régionale, un serait d’importance internationale et le dernier serait possiblement d’importance hémisphérique. L’un de ces sites, soit El Agallito, au Panama, semble être un site d’hivernage important pour l’espèce, qui y a été observée en nombre considérable lors du ROAAC de 2018. Les autres sites où se trouve le Pluvier de Wilson et qui pourraient être classés comme sites du RRORHO sont situés au Costa Rica (2), au Salvador (3), au Honduras (3) et au Nicaragua (1). Une autre espèce observée en nombre suffisamment grand pour qu’un site soit qualifié de site RRORHO était le Bécassin roux (Limnodromus griseus ssp. caurinus), dont les effectifs ont atteint le seuil de 1 % pour un site d’importance régionale à Laguna de Tisma, au Nicaragua, et à Punta Morales-Cocorocas Salinas, au Costa Rica.

Le ROOAC constitue un outil important pour trouver les principaux sites occupés par les oiseaux de rivage néarctiques en Amérique centrale. Il permet non seulement de repérer ces sites, mais aussi d’améliorer les connaissances sur la répartition des oiseaux de rivage, en plus de créer un vaste réseau de partenaires de la conservation des oiseaux aquatiques partout en Amérique centrale.

Le bureau exécutif du RRORHO est très reconnaissant envers Environnement et Changement climatique Canada, qui a non seulement fourni les fonds pour effectuer les recensements des trois dernières années, mais également appuyer le ROAAC lorsque celui-ci était coordonné par BirdLife International (2011‑2015) et la Fundación SalvaNATURA (2016). Les versions définitives des rapports de tous les ROAAC (2011‑2019) sont accessibles sur le site Web de Wetlands International. Jusqu’à récemment, la répartition et l’abondance des oiseaux de rivage en Amérique centrale étaient peu connues, mais, grâce au ROAAC, cela est en train de changer. Un résumé des activités de coordination du ROAAC par le RRORHO ainsi que des résultats des trois dernières années se trouve dans cet article publié en avril dans le bulletin d’information de Manomet.

Les bénévoles sont encouragés à retourner compter les oiseaux en juillet 2019 et à continuer de le faire en 2020. Si vous souhaitez contribuer aux efforts de relevé du ROAAC, veuillez écrire à Arne Lesterhuis, spécialiste de la conservation au bureau exécutif du RRORHO, puis nous vous dirigerons vers les coordonnateurs nationaux de votre pays! Vous pouvez communiquer avec Arne à partir de l’adresse suivante : alesterhuis@manomet.org.